L'atelier TER à Longueau ne se fera pas...

Publié le par Trains80

Je vous en avais déjà parlé dernièrement, et voici un article tiré du site internet "le courrier Picard" du lundi 6 février dernier qui en explique les raisons...

 

LONGUEAU L'atelier TER ne se fera pas
En Picardie, on comptait sur ce projet de nouvel atelier pour pérenniser le dépôt SNCF d'Amiens-Longueau et ses 250 emplois.

En Picardie, on comptait sur ce projet de nouvel atelier pour pérenniser le dépôt SNCF d'Amiens-Longueau et ses 250 emplois.

La décision avait été arrachée de haute lutte. Mais les difficultés financières des collectivités ont eu raison du projet. Les TER picards seront entretenus au technicentre du Landy.

On savait que le projet avait du plomb dans l'aile. Cette fois c'est sûr: le nouvel atelier TER ne verra pas le jour à Longueau. En dépit des engagements pris par Guillaume Pépy, le président de la SNCF en2010. En dépit aussi de toutes les déclarations de bonnes intentions des collectivités. C'est finalement au technicentre du Landy, en Seine-Saint-Denis, que la SNCF assurera la maintenance des TER du futur alias Régiolis, dont les premiers exemplaires seront livrés à la Picardie en juin2013.

Retour à la case départ donc. Car à vrai dire, et en dépit de l'accord péniblement arraché par Claude Gewerc, le président de la Région, à Guillaume Pépy, la SNCF n'a jamais eu envie de construire cet atelier à Longueau.

Un projet jugé beaucoup trop coûteux

Avec ses 42,6M€, le projet était jugé trop coûteux, alors que l'équipement existe d'ores et déjà au Landy, établissement spécialisé dans la maintenance des rames TGV et des voitures Corail. Moyennant quelques aménagements, ses ateliers, par forcément mal situés (ils sont en tête de ligne sur les axes Paris-Amiens et Paris-Saint-Quentin) pourront accueillir les rames Régiolis. La SNCF y investira en aménagements ce qu'elle avait prévu de mettre dans le projet en Picardie, soit 10 M€: «Nous avons essayé de travailler sur un projet innovant qui aurait permis de réduire les coûts, rappelle Jean-Aimé Mougenot, le directeur régional de la SNCF. Nous n'y sommes pas parvenus. Dans ces conditions, compte tenu des contraintes budgétaires, le choix du Landy s'est imposé comme le plus logique et le plus raisonnable.»

Du côté de la région Picardie, on a pris la nouvelle avec une certaine philosophie: «Nous le pressentions, rappelle Daniel Beurdeley, vice-président en charge des tra nsports. Mais c'est vrai, compte tenu des difficultés financières des collectivités, nous ne pouvions pas porter le projet comme l'exigeait la SNCF. C'est très regrettable pour Longueau».

Aux termes de l'accord intervenu avec la SNCF, la Région aurait dû mettre 24,6M€ dans le projet. Entre-temps la réforme des collectivités l'a privée de toute ressource fiscale propre. Et la disparation de la taxe professionnelle a fini de plomber le projet, en freinant notamment les ardeurs de l'agglomération d'Amiens qui était censée mettre 4M€ (la même somme que le conseil général de la Somme), et qui aurait donc eu du mal à rentrer dans son investissement.

Depuis des mois, on était dans le non-dit, aucun des acteurs n'osant assumer réellement la fin de ce projet censé pérenniser le dépôt de locomotives d'Amiens-Longueau. La SNCF s'est enfin décidée à dire les choses clairement.

Pas sûr que cet abandon provoque un tollé du côté des collectivités, dont deux au moins avaient accepté à reculons l'investissement. Mais chez les 250 cheminots du dépôt d'Amiens-Longueau en revanche, elle risque de provoquer une sacrée poussée d'inquiétude.

 

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